Plus de 300 chefs de file de l’industrie, ainsi que des décideurs politiques, des partenaires autochtones et des spécialistes de l’innovation se sont réunis à Ottawa du 1er au 3 octobre pour la Semaine de l’hydroélectricité canadienne 2025. Sous le thème Notre énergie, notre force pour l’avenir, les délégué(e)s ont exploré la voie du Canada vers un avenir énergétique propre, fiable et abordable au cours de trois jours de séances plénières et de panels portant sur des enjeux tels que la réforme réglementaire, le commerce transfrontalier et le rôle de l’intelligence artificielle dans l’évolution de la demande d’électricité.
Mettre la table pour l’action
« La conférence de cette année a souligné aussi bien les opportunités que l’urgence auxquelles fait face le secteur hydroélectrique canadien », a déclaré Lorena Patterson, présidente-directrice générale d’Hydroélectricité Canada. « Qu’il s’agisse de sécurité énergétique, de développement économique ou encore de réconciliation et d’action climatique, il est clair que l’hydroélectricité est appelée à jouer un rôle essentiel dans l’atteinte des objectifs du Canada en matière d’énergie propre. »
La séance plénière d’ouverture, En avant toute ? Un bilan de la puissance canadienne, commanditée par TC Énergie et animée par David Cochrane, animateur de l’émission Power & Politics à CBC, a donné le ton à la semaine. On retrouvait parmi les panélistes André Bernier, directeur général de la Direction des ressources électriques à Ressources naturelles Canada; Terence Hubbard, président de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada; et Kate Ladell, directrice générale de la gestion des écosystèmes à Pêches et Océans Canada.
Investissement fédéral dans l’énergie propre dirigée par les Autochtones
Un moment fort de la conférence : l’annonce faite par Brendan Hanley, secrétaire parlementaire du ministre des Affaires du Nord et de l’Arctique, de près de 17 millions de dollars pour soutenir une centrale hydroélectrique au fil de l’eau de 7,5 mégawatts à Inukjuak (Nunavik, Québec), ainsi que l’exploration d’un projet de 20 mégawatts au barrage Matawin. Il était accompagné de Tommy Palliser, président de la Pituvik Landholding Corporation, et de Michel Letellier, président et chef de la direction d’Innergex.
Cette annonce a mis en lumière un thème central de la semaine : la réconciliation et la propriété autochtone ne sont pas des courants secondaires, mais bien des piliers du développement du secteur et du partage équitable de la prospérité dans les années à venir.
Célébrer l’excellence : les premiers Prix WPC WaveMaker
Le dîner de gala du mercredi soir a marqué le lancement des tout premiers Prix WPC WaveMaker, commandités par GE Vernova, qui récompensent les réalisations exceptionnelles dans le secteur :
- Prix d’excellence en innovation hydroélectrique : Ontario Power Generation pour le remplacement ingénieux du tablier de la conduite d’évacuation vieux de près d’un siècle à la centrale Sir Adam Beck 1. Réalisé à partir d’une barge sectionnelle tout en maintenant les dix générateurs en service, le projet a été complété en toute sécurité, avant l’échéance et sous le budget, tout en améliorant l’accessibilité et en préservant l’architecture patrimoniale.
- Prix canadien de l’hydroélectricité : Yannick Bossé, chef technique chez AECOM, pour son leadership dans l’optimisation des conceptions de projets de stockage par pompage au Canada, aux États-Unis et en Australie. Son travail a permis d’améliorer la production énergétique, de gérer les transitoires hydrauliques et d’assurer la viabilité financière de projets complexes.
- Prix Impact communautaire : Michael Thibault de Kiewit pour son leadership sur le projet English River à Whitedog (Ontario), sur les terres traditionnelles des nations indépendantes de Wabaseemoong. Son engagement envers le développement des entreprises autochtones et la formation des apprentis a renforcé le projet et la communauté.
- Prix Réconciliation et partenariat autochtone : Projet Innavik, une collaboration entre la Pituvik Landholding Corporation et Innergex. En intégrant les savoirs traditionnels, le leadership local et le respect de l’environnement, ce projet fournit une énergie renouvelable à Inukjuak tout en générant des retombées sociales, économiques et environnementales durables. Il constitue un modèle national de propriété partagée et de développement communautaire.
Un legs de leadership
Le Prix pour l’ensemble de la carrière a été remis à Chris O’Riley, ancien président-directeur général de BC Hydro, pour un parcours marquée par le leadership, le mentorat et des contributions durables au secteur.
« Je suis très honoré d’accepter ce prix d’excellence pour l’ensemble de ma carrière décerné par Hydroélectricité Canada », a déclaré Chris O’Riley. « Le fait d’être reconnu par une organisation qui défend la ressource même qui a propulsé ma carrière – et ma province – revêt une grande signification pour moi. Mais ce prix n’est pas seulement une reconnaissance de mon travail – c’est aussi un hommage aux équipes, aux mentors et aux partenaires qui m’ont accompagné dans cette aventure. »
La conférence a également célébré Caroline Marchand, gestionnaire des propositions hydrauliques chez ANDRITZ à Montréal, qui a reçu le Prix Femme de l’hydroélectricité, en partenariat avec Women in Renewable Energy (WiRE). « L’hydroélectricité est une source d’énergie renouvelable remarquable », a déclaré Mme Marchand. « Je suis fière de contribuer à des projets qui utilisent l’eau de manière efficace pour produire de l’électricité. Notre travail soutient non seulement une production énergétique durable, mais contribue aussi à préserver nos précieuses ressources en eau. »
La relève prend le devant de la scène
Le tout premier concours « Barrage des Dragons », parrainé par Kiewit et Ganotec, a réuni des équipes étudiantes proposant des solutions hydroélectriques innovantes. L’équipe River Power – Tobias Nestel (Université de Victoria), Nalyssa Runge et Tavleen Sihota (Université Simon Fraser) – a remporté les honneurs pour une conception de microcentrale au fil de l’eau destinée aux communautés autochtones, avec une étude de cas sur la Première Nation Yunesit’in dans la région de Cariboo, en Colombie-Britannique.
Thèmes clés de la semaine
Plusieurs thèmes critiques ont émergé au cours des trois jours de la conférence :
- Partenariat Canada–États-Unis : La collaboration transfrontalière en matière de commerce et de sécurité énergétique est essentielle. L’hydroélectricité est une pierre angulaire de la fiabilité et de la décarbonation des deux côtés de la frontière, et dans un contexte politique en évolution, le secteur a la responsabilité de veiller à ce que ce partenariat demeure solide et durable.
- Propriété autochtone et réconciliation : Des partenariats en capital aux projets dirigés par les communautés, en passant par de nouveaux modèles de gouvernance, le message est clair : la réconciliation n’est pas un courant secondaire, mais bien au cœur du développement du secteur et d’une prospérité équitable.
- Réalités réglementaires et productivité de la main-d’œuvre : Les discussions ont offert un regard lucide sur les engagements fédéraux — et sur ce qui progresse trop lentement. Du côté de la main-d’œuvre, les échanges ont mis en lumière l’importance d’une planification précoce, de stratégies juridiques et de travail proactives, ainsi que de cultures organisationnelles inclusives. Pour que les projets soient réalisés dans les délais et les budgets prévus, la productivité doit commencer bien avant que les pelles ne touchent le sol.
- Innovation et résilience : De l’IA et des jumeaux numériques qui transforment l’exploitation, à HydroSphereAI pour la prévision climatique en évolution, en passant par les nouvelles normes, les missions satellitaires qui renforcent la sécurité des barrages, et les turbines modifiées pour la sécurité des poissons et la protection des écosystèmes, ces outils permettent de gérer les risques, de protéger l’environnement et de planifier avec confiance.
- Solidité du parc et avenir du stockage : Des études de cas sur la remise à neuf chez OPG aux stratégies pour les centrales vieillissantes, en passant par les leçons du stockage par pompage et les percées techniques du projet Site C, le Canada dispose des actifs nécessaires pour fournir une électricité propre et fiable pour les décennies à venir.
Vers l’avenir
Alors que la demande en électricité connaît une croissance sans précédent, alimentée par l’intelligence artificielle, l’électrification et l’expansion des centres de données, l’hydroélectricité est appelée à jouer un rôle central. Hydroélectricité Canada réaffirme son engagement à collaborer avec les gouvernements, les partenaires autochtones et l’industrie pour moderniser le système énergétique du Canada et faire en sorte que les Canadiens continuent de bénéficier des forces uniques de l’hydroélectricité : une électricité propre, renouvelable, fiable et abordable.
Les conversations entamées lors de la Semaine de l’hydroélectricité canadienne 2025 se poursuivent dans les organisations, les communautés et au-delà des frontières. L’hydroélectricité a toujours été le pilier central du système électrique canadien. Désormais, elle fait aussi le pont entre l’énergie propre et les objectifs économiques et climatiques, entre l’innovation et la tradition, et entre les générations de Canadiens et Canadiennes vers un avenir durable et résilient.
À noter : La Semaine de l’hydroélectricité canadienne 2026 se tiendra du 28 au 30 octobre 2026 à Ottawa. Restez à l’affût du lancement de l’appel à résumés et commencez dès maintenant à planifier votre participation ! Les possibilités de commandite sont déjà ouvertes. Pour en savoir plus, veuillez contacter : conference@hydroelectricitecanada.ca.